Le film de la FIFA ayant enregistré les pires recettes de l'histoire, « United Passions », se prépare à une revanche 10 ans après.

1. Prologue――La "mauvaise réputation" refait surface après 10 ans

Le 9 juin, le journal britannique The Guardian a publié un article provocateur intitulé "Le pire film de sport de l'histoire ? Demandez à Sepp Blatter" pour marquer le 10e anniversaire du film de propagande non officiel de la FIFA, "United Passions" (produit en France en 2014). Ce film, qui avait provoqué un tollé à sa sortie, a rapidement été diffusé parmi la génération Z qui n'était pas au courant de la controverse initiale, et le hashtag "#ユナイテッドパッション" est devenu numéro un des tendances sur X. Pourquoi la société recommence-t-elle à parler de ce "film de l'histoire noire" maintenant ?theguardian.com

2. Contexte de production du film "United Passions"

2-1. L'autocélébration de la FIFA à 30 millions de dollars

Ce projet ambitieux, financé par la FIFA à hauteur d'environ 26 millions de dollars (plus tard révélé être de 30 millions de dollars avec les frais de publicité), a été réalisé par le cinéaste français Frédéric Auburtin. Le casting comprenait Gérard Depardieu dans le rôle de Jules Rimet, Sam Neill dans celui de João Havelange, et Tim Roth dans celui de Sepp Blatter. Cependant, le scénario déformait l'histoire de la FIFA et dépeignait Blatter comme un "héros intègre", ce qui a conduit les médias spécialisés à le critiquer sévèrement comme étant une "propagande sans précédent" avant même sa finalisation.vice.com

2-2. Le pire timing――Sortie simultanée avec le scandale de corruption

En mai 2015, 14 dirigeants de la FIFA ont été arrêtés par le ministère de la Justice des États-Unis pour des accusations de corruption, provoquant une vague de critiques mondiales contre la FIFA. Quelques jours seulement après, le film a été diffusé en Amérique du Nord, enregistrant un échec retentissant avec seulement 10 salles de cinéma et un revenu de 918 dollars lors du week-end d'ouverture, ce qui a conduit à la fin de sa distribution en une semaine.theguardian.com

3. La confirmation du "pire film"――Réactions des critiques et du public

Sur Rotten Tomatoes, le film a reçu une note de 0 % de la part des critiques, 1/100 sur Metacritic, et un score utilisateur de 2.1 sur IMDb. Le critique Jordan Hoffman l'a qualifié de "merde en tant que film, mais précieux en tant qu'étude de cas de folie d'entreprise". Les fans de cinéma japonais ont également réagi sévèrement, déclarant qu'"il aurait été mieux écrit par une IA" et se sentant "honteux d'avoir cru en la FIFA", faisant du film un sujet de discussion en tant que "film de plaisanterie".metacritic.comen.wikipedia.org

4. Les réseaux sociaux 10 ans plus tard――Le mécanisme de la réémergence

4-1. L'engouement autour du hashtag

Dans la sphère japonaise de X (anciennement Twitter), le hashtag "#ユナイテッドパッション" a soudainement gagné en popularité dès le matin du 10e anniversaire de la sortie du film. Sur la recherche en temps réel de Yahoo!, environ 3 200 publications liées ont été comptabilisées en 24 heures.commons.wikimedia.org

4-2. Contenu principal des publications (résumé de l'auteur)

※Les noms de comptes réels sont masqués, contenu résumé.

5. Le véritable sens des commentaires exclusifs de Sepp Blatter

Dans une interview écrite avec The Guardian, Blatter, âgé de 89 ans, a minimisé son implication en déclarant qu'il « n'a pas interféré avec le scénario » et qu'il a seulement participé en tant que conseiller. De plus, il a critiqué la direction actuelle en disant que « la FIFA actuelle a trop de matchs. L'expansion de la Coupe du Monde des Clubs à 32 équipes est une folie ». Ce double standard de « déni de soi × critique des successeurs » a de nouveau attisé le feu sur les réseaux sociaux.theguardian.com

6. Perspective japonaise - La Coupe du Monde 2002 en Corée et au Japon et la méfiance envers la FIFA

Au Japon, bien que l'expérience réussie de la Coupe du Monde 2002 soit profondément enracinée, la méfiance envers la politisation de la FIFA concernant le développement des joueurs et les décisions arbitrales est également profonde. Il y a dix ans, ce film n'a été projeté que dans deux mini-théâtres, avec une fréquentation estimée à moins de 400 personnes. Déjà à l'époque, il était raillé comme une tentative de la FIFA de se justifier. Avec cette nouvelle flambée, même les jeunes fans qui ne connaissaient pas l'époque ont réaffirmé l'image de « FIFA = corruption ».

7. Comparaison avec d'autres "films sportifs à l'historique noir"

Bien qu'il existe de nombreux "échecs", le fait que la FIFA ait elle-même financé et réécrit l'histoire en fait un cas unique et malveillant.

8. "Gouvernance et récit" éclairés par le film

Les films deviennent souvent des armes pour réécrire l'histoire officielle d'une organisation. Il n'est pas rare que des films de communication d'entreprise embellissent l'histoire de l'entreprise, mais il est extrêmement rare qu'une organisation sportive finance directement un film pour se dépeindre de manière héroïque. Blatter a justifié cela en disant que "le film est un investissement culturel", mais cela s'est finalement traduit par une dette pour la FIFA et a terni son image de marque. Il n'existe pas d'autre exemple aussi clair de "contre-PR".

9. L'ère post-Blatter de la FIFA et les leçons du film

Sous la direction d'Infantino, la FIFA accélère la monétisation avec l'expansion des tournois et la vente de NFT, mais les critiques sur la "surcommercialisation" représentée par l'expansion de la Coupe du Monde des Clubs se renforcent. Les déclarations de Blatter ne font que détourner les critiques, mais le "piège de l'autoglorification" montré par le film reste un avertissement efficace pour la gestion de crise de l'organisation.

10. Épilogue — Un héritage de "pire"

"United Passions" est non seulement maladroit dans son contenu, mais l'idée même de "filmer la gloire de l'organisation par elle-même" restera dans l'histoire comme une erreur monumentale. Le ridicule visible dix ans plus tard sur les réseaux sociaux prouve à quel point le pouvoir qui tente de monopoliser le récit est vulnérable. Tant que les fans de football continueront à raconter ce film comme une blague, la FIFA ne pourra échapper à la transparence et à la responsabilité.